Pourquoi vivons-nous ce que nous vivons ?
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L'objectif n'est pas de chercher une réponse définitive, mais il s'agit surtout de suggérer que notre vie a un but.
L'idée que je développe ici est que cet objectif peut être décrit à travers une histoire et que, dans le conseil en astrologie, nous pouvons contribuer à cette construction de l'histoire de nos vies.
Afin de construire cette histoire, nous pouvons séparer quatre aspects de ce qui constitue qui nous sommes :
Les souvenirs qui ont été enregistrés au niveau de notre âme
L'histoire de nos ancêtres
Le contexte et les événements de notre enfance et de notre adolescence
La direction vers laquelle notre âme aspire à aller
Pour l'illustrer, je vais rassembler des fils de ma vie et les tisser dans une histoire qui donne du sens à ce que je vis maintenant. En ce qui concerne les souvenirs de mon âme, l’Astrologie Evolutive apporte des lignes directrices très intéressantes. Mon nœud Sud est en Bélier dont le maître Mars est lui-même en Bélier. Cela suggère un passé où j'ai suivi ma propre volonté indépendamment des autres. Le nœud Nord en Balance conjoint à Jupiter et Neptune peut être vu comme un besoin d'acquérir une vision spirituelle et d’apprendre des autres. Je peux ajouter quelques éléments :
Une vision récente de moi-même lors des Croisades où je me battais en accord avec ma foi et où je contemplais ensuite la destruction tout autour de moi
Le sentiment d'avoir mal utilisé mon énergie martienne, en étant impitoyable et insensible aux autres.
Ce que je vois chez mes ancêtres, c'est principalement :
Du côté de ma mère, la destruction de l'énergie masculine par la mort du père de mon grand-père ainsi que de ses trois frères, dont deux morts lors de la 1ère guerre mondiale
Le comportement autoritaire du côté de la famille de mon père
La perte de foi, notamment du côté de ma mère. Elle était très religieuse quand elle était jeune mais elle a progressivement perdu sa croyance en Dieu. À la fin de sa vie, la religion ne l’intéressait plus.
Dans mon enfance, voici quelques points clés :
Les promenades seul dans les champs et les bois de ma ferme natale suivi de mon chien
L'extase devant la mer à trois ans, qui a déclenché un flot de paroles ininterrompu pendant quelques heures, alors que je ne parlais plus depuis la mort de mon grand-père quand j'avais deux ans
Le sentiment d'abandon après avoir été placé dans un internat catholique catholique à l'âge de six ans
La période de mon adolescence où je me demandais si Dieu existe ou non et la décision finale, à cette période, qu'Il n'existe pas
Lorsque l’on met en commun ces 3 approches, il devient facile de dessiner une succession d’événements qui racontent une histoire.
On pourrait dire que j'étais un croyant qui voulait sincèrement consacrer sa vie à Dieu. Les Croisades m'ont révélé la face cachée de la religion et j'ai été brisé au plus profond de mon être. Je suis devenu un athée qui non seulement rejetait la religion, mais qui a également perdu confiance dans les autres et qui cherchait à leur imposer sa volonté.
L’idée ici n’est pas de spéculer sur une histoire karmique correspondant à une succession de vies antérieures. Il s’agit plutôt de m'inspirer d'images et de connaissances du passé qui entrent en résonance avec ce qui émerge aujourd’hui dans ma vie. Ces images peuvent être ajustées et modifiées au fur et à mesure que j'actualise mon potentiel. Elles peuvent m’aider à comprendre ce que je dois apprendre dans cette vie présente.
À partir de là, je peux voir comment les situations que je vis se présentent pour que je réalise ce que j'ai besoin d'apprendre. Cette histoire me permet d'intégrer certaines prises de conscience :
Un changement était nécessaire dans la façon dont j'utilise mon énergie masculine. Dans son livre « Les luminaires », Liz Greene parle d'un roi qui doit subir l'humiliation de l'esclavage afin d'apprendre à contrôler sa colère. Cela me parle parce que j'ai senti à de nombreuses reprises que la colère pouvait être un piège pour moi. Je me souviens de certaines situations où j'avais l'impression qu'il valait mieux accepter un jugement injuste que de réagir avec colère. Je pense que la vie m'a mis à l'épreuve à des moments clés pour me tester. Aujourd'hui, je pense avoir compris ce qui était en jeu et je peux faire confiance à mon énergie masculine, ne pas en avoir peur.
Je peux accepter d'être aidé par les autres. Le chemin spirituel est profondément un chemin de solitude, comme le suggère le titre en anglais du livre d'Henry Corbin : « Alone with the Alone ». Mais cette solitude ne doit pas nous faire ignorer la vérité qui peut être exprimée par d’autres. Elias, qui a été mon guide spirituel, refusait d'être aidé par d'autres au nom de la nécessaire solitude inhérente au cheminement spirituel. Le carré entre Mars et la Lune dans mon thème exprime bien la tension entre indépendance et dépendance. Pluton est en Vierge en maison 4 et la Lune forme un carré en T avec les nœuds de la Lune. Cela représente le besoin de savoir faire preuve d'humilité et de me dire « J'ai besoin d'aide ou j'ai besoin de soutien ». Parfois, je peux me le donner à moi-même et parfois je ne peux pas, j'ai besoin de l'aide des autres.
Je peux faire confiance à la vie. J'ai des souvenirs qui m'ont amené à perdre confiance en Dieu ou dans la vie. Cela peut créer des résistances lorsque le ciel s’ouvre à nouveau et ouvre la porte à un nouveau domaine de possibilités. J’ai une peur profonde qu’un désastre se reproduise et ruine mes tentatives pour atteindre mes objectifs. Être conscient de cette peur suffit généralement à éviter les obstacles extérieurs qui ne sont que l’expression de cette peur.
Mais cette histoire ne doit pas être figée comme une statue au milieu d’un jardin public. Il y a un risque d'identification à une histoire, qui masquerait la complexité et la plasticité de la réalité. Tout évolue et ce qui était une difficulté auparavant peut devenir un atout majeur. La façon dont j'ai perdu mon propre pouvoir dans le groupe d’Elias devient un atout pour aider des personnes à retrouver leur pouvoir.
Il existe également un risque de penser que ce qui est advenu dans le passé se répétera. Mais quand on a compris le message de la vie, il n’y a aucune raison de répéter encore et encore les mêmes erreurs, on peut passer à l’étape suivante.
Un autre piège est le mécanisme de défense par la rationalisation. Plutôt que de chercher un sens, nous pouvons trouver une justification. J'avais tendance, lorsque je me sentais écrasé à un moment donné par quelqu'un, à penser que c'était un retour karmique de mes erreurs dans une vie antérieure. Mais dans ce cas, ce n’est pas une acceptation, c’est une auto-punition basée sur la culpabilité.
Cependant, je crois qu'un récit nous aide à contrebalancer l'optimisme de la vision spirituelle ou de nos rêves par la conscience de nos traumatismes passés ou de nos limites. Elle peut aussi nous apporter une grande clarté sur les enjeux de ce que nous sommes en train de vivre.
En même temps, il est important de réaliser que la vie répond à la sincérité de notre désir. Il y a un dialogue entre le Moi et le Soi Supérieur. Ce n'est pas seulement moi tout seul qui veux atteindre le meilleur de moi-même, c'est l'Univers lui-même, qui m'a créé, qui cherche à ce que je réalise mon potentiel afin de contribuer à l'Univers en retour.
Je ne pense pas que la vie sur terre soit simplement une école où l'on apprend des leçons avant de passer à d'autres plans de réalité, comme le disent certains enseignements spirituels. La vie contribue à la vie qui se déroule en nous et à l'extérieur de nous. La vie est avant tout là pour être vécue et je suis émerveillé et infiniment reconnaissant de faire partie de cette Création.